’La gentillesse et la détermination’ : Leclerc raconte son ami Jules Bianchi
Dix ans après le décès du Français à la suite de son accident.
En ce dixième anniversaire de la disparition de Jules Bianchi, Charles Leclerc s’est exprimé sur celui qui était son mentor, mais surtout l’un de ses meilleurs amis. Dans une colonne publiée sur le site officiel de la F1, le pilote Ferrari s’est rappelé de ses souvenirs émus avec Bianchi, dans son enfance et plus tard.
« Les premiers souvenirs que j’ai de Jules ne sont pas ceux de Jules le pilote, mais plutôt ceux de Jules la personne, car je l’ai connu bien plus comme un être humain que comme un pilote. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble pendant notre enfance et nos deux familles étaient et sont toujours extrêmement proches.
Mon frère aîné et lui étaient les meilleurs amis du monde, il était donc toujours là. Jules avait huit ans de plus que moi, il était plus proche de l’âge de mon frère aîné. J’avais six ou sept ans et à cet âge-là, on sent vraiment la différence d’âge.
En grandissant, la différence d’âge est devenue plus petite, d’une certaine manière, et nous sommes devenus des amis proches. J’ai quelques anecdotes de cette époque, comme le premier film d’horreur que j’ai regardé avec Jules.
Il ne savait pas que je faisais semblant de dormir. Il essayait de s’assurer que je dormais parce qu’il voulait regarder ce film avec mon frère aîné ! Jules était une personne vraiment gentille. Il était très drôle et il avait ses moments de folie quand on le connaissait bien. Il était toujours heureux d’aider et de s’amuser.
Les souvenirs les plus clairs remontent probablement à l’âge de six ou sept ans, lorsque j’ai été autorisé pour la première fois à piloter un kart de location avec lui et mon frère. Normalement, les karts de location sont réservés aux adultes, mais son père gérait la piste et nous laissait manifestement faire des choses que nous n’avions peut-être pas le droit de faire.
Je l’admirais, alors faire la course avec lui, avec mon frère aîné, avec son frère cadet et avec beaucoup d’autres pilotes professionnels de karting à l’époque, c’était incroyable. Nous nous sommes beaucoup amusés. On traînait et on attendait que la piste de karting soit fermée au public pour pouvoir y monter. Ensuite, nous nous déchaînions sur la piste pendant des heures et des heures.
Ce sont probablement les souvenirs les plus marquants que j’ai. Jules était la personne la plus compétitive que j’aie jamais rencontrée et j’ai l’impression d’avoir cette compétitivité en moi grâce à Jules.
Lorsque nous faisions des courses de karting, il y avait cette compétitivité, mais aussi dans les choses les plus stupides que nous faisions à la maison, il y avait exactement la même compétitivité. Il était tellement frustré lorsqu’il perdait quelque chose !
Il était également très obsessionnel : lorsqu’il n’était pas assez bon dans un domaine, on le voyait un mois, deux mois ou trois mois plus tard et il s’entraînait à chaque fois qu’il en avait l’occasion.
Je me souviens d’avoir joué contre lui au squash, par exemple. Les premières fois, il était déjà bien meilleur que moi, mais je me souviens que cinq ou six mois plus tard, il avait organisé un tournoi avec l’un des 20 meilleurs joueurs du monde.
Il s’en sortait très bien et c’était très, très impressionnant parce qu’il s’était entraîné tous les jours pour s’améliorer au squash. C’est un trait de caractère que j’ai toujours admiré chez Jules. Il n’abandonnait jamais, jamais, et il travaillait si dur pour s’améliorer dans quelque chose. Dans tout ce qu’il faisait, il donnait le maximum.
J’espère que l’on se souviendra de Jules comme d’un pilote extrêmement talentueux, qui n’a malheureusement jamais eu la chance d’être dans une équipe de pointe avec une voiture qui l’aidait à montrer l’étendue de son talent.
Il y a des gens dont on peut lire dans les yeux, dans le sourire, à quel point ils sont de bonnes personnes – et je pense que Jules est l’un d’entre eux. C’est probablement la chose la plus importante que je retiendrai de Jules – la gentillesse de l’être humain qu’il était et la détermination avec laquelle il essayait d’atteindre ses objectifs. »
Article Source : https://motorsport.nextgen-auto.com/fr/formule-1/la-gentillesse-et-la-determination-leclerc-raconte-son-ami-jules-bianchi,201071.html