Il y a 10 ans, la Formule 1 perdait Jules Bianchi : comment cette tragédie a fait évoluer la sécurité de la discipline
C’est un drame que la Formule 1 n’a jamais oublié. Le 17 juillet 2015, il y a 10 ans jour pour jour, Jules Bianchi mourrait des suites de son accident, survenu lors du Grand Prix du Japon, neuf mois auparavant. Un accident qui provoquera des changements durables dans la sécurité dans la catégorie reine du sport automobile.
On pensait que la mort ne pouvait plus frapper la Formule 1. Il y a dix ans jour pour jour, le 17 juillet 2015, Jules Bianchi nous quittait. Le pilote français de 26 ans succombait de son accident, survenu lors du Grand Prix du Japon, neuf mois plus tôt. Un accident et un décès qui changeront durablement la discipline. Mais que s’est-il passé lors de ce Grand Prix ?
Des conditions dantesques
Retour en 2014, plus précisément le 5 octobre. Le Grand Prix du Japon est sur le point de prendre le départ malgré la menace d’un typhon. À cette époque, le dernier pilote ayant perdu la vie sur un circuit est la légende brésilienne, Ayrton Senna. Le triple champion du monde est décédé lors du Grand Prix de Saint-Marin, le 1er mai 1994, 20 ans plus tôt.
Sur le circuit, à cause d’une pluie torrentielle, la visibilité est presque nulle. La direction de course décide que les pilotes s’élanceront derrière la voiture de sécurité. Mais même à allure réduite, plusieurs pilotes sont victimes d’aquaplanning. Après deux tours, Marcus Ericsson est en tête-à-queue. Le drapeau rouge est agité le temps que les conditions s’améliorent.
Quelques instants plus tard, les pilotes sont de nouveau sur la piste derrière la voiture de sécurité. La course démarre finalement après plusieurs tours de reconnaissance mais la piste reste très piégeuse. Au 42e tour, Adrian Sutil perd le contrôle de sa monoplace et s’écrase dans le mur de pneus au virage 7. Le drame survient quelques instants après.
La puissance de l’impact mesurée à 254g
Les commissaires de pistes s’affairent pour évacuer la voiture. Un engin de levage est appelé en renfort sur le bord de piste. Le tour suivant, Jules Bianchi, au volant de sa Marussia, part en aquaplanning, tente de rectifier sa trajectoire mais tire tout droit et s’encastre dans le véhicule d’intervention qui se soulève à cause de l’impact.
Le Français est inconscient, grièvement blessé à la tête et transporté d’urgence à l’hôpital. La course, finalement remportée par Lewis Hamilton, est interrompue. La puissance du choc est mesurée à 254g, l’équivalent d’une chute de 48 mètres de haut.
Transporté à l’hôpital universitaire de Mie de Yokkaichi, Jules Bianchi est placé en soins intensifs. Le 13 octobre, la famille donne les premières informations officielles sur l’état de santé du pilote. Il se trouve dans un état « désespéré » et il est dans le coma. Un mois après, il est rapatrié dans sa ville natale de Nice. Neuf mois plus tard, Jules Bianchi meurt, à 25 ans, des suites de ses blessures.
Lewis Hamilton, Nico Rosberg, Romain Grosjean, Sebastian Vettel mais aussi des légendes comme Alain Prost ou Olivier Panis sont présents à ses obsèques le 21 juillet 2015. Cinq jours plus tard, Sebastian Vettelremporte le Grand Prix de Hongrie et il dédie cette victoire au pilote français : « Merci Jules, cette victoire est pour toi ».
Des mesures de sécurité mises en place dès 2015
Suite à cet accident, la Fédération internationale de l’automobile entreprend des mesures pour renforcer la sécurité sur la piste. En 2015, la Voiture de sécurité virtuelle, ou Virtual Safety Car, est mise en place. Une mesure faite pour obliger l’ensemble des pilotes à ralentir drastiquement leur vitesse pour éviter le danger.
Pour protéger la tête des pilotes, particulièrement exposée dans les monoplaces de l’époque, plusieurs pistes sont étudiées. Le halo, un arceau en titane solidaire du châssis de la monoplace, fait son apparition en 2018. Un dispositif de sécurité qui sauvera la vie de Charles Leclerc en 2018 en Belgique, Romain Grosjean en 2020 lors du GP de Bahreïn, Lewis Hamilton à Monza en 2021 et Guanyu Zhou à Silverstone en 2022.
10 ans après, le souvenir du pilote français est encore très présent et il vit également grâce à Charles Leclerc. Jules Bianchi était le parrain du Monégasque dans le sport automobile. Ce jeudi, la Formule 1 et les pilotes rendent hommage à ce pilote parti trop, à cet espoir français de la F1 très prometteur auteur d’une prestation remarquée dans les rues de Monaco en 2014 et qui était sans aucun doute destiné à piloter un jour pour la Scuderia Ferrari.
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